RSA... RAS ?
Mais le RAS - pardon, RSA... et l'attitude du gouvernement face au travail.
Etant assez paresseuse, je vais vous citer quelques extraits d'articles.
Extrait du ContreJoural citant le collectif RTO :
Le Collectif-rto dénonce « l'ampleur du mensonge concernant le RSA » : « Ce dispositif est présenté comme la solution pour augmenter le revenu des travailleurs pauvres, alors qu'avec l'application du décret sur le train de vie, il va au contraire en exclure une partie de l'accès à un complément de salaire, mais aussi aux droits connexes afférents au statut de Rmiste ». Extraits. Voir l'analyse intégrale sur le site du collectif. Collectif-rto.org. «Le projet de loi annoncé ajoute une mesure dont il faut espérer qu'elle attirera l'attention. Il s'agit de l'application automatique du décret sur le train de vie des allocataires de minima sociaux. De quoi s'agit-il ? Sous le prétexte habituel de la lutte contre la "fraude", un autre concept auquel peu s'attaquent en tant que tel, ce décret a institué une extension du contrôle sans précédent mais aussi une dénaturation de la nature des minima sociaux. Il autorise en effet la CAF et les autres organismes de la Sécurité sociale, à effectuer des contrôles, à l'insu et sans le consentement du "bénéficiaire" de minima sociaux, mais aussi de n'importe quelle autre prestation sociale.
Extrait d'un entretien avec M. SApin sur Rue 89 :
L'ancien ministre de l'Economie rappelle qui seront les victimes de cette nouvelle taxe :
"Ce sont les moyens revenus qui seront assujettis à cette forme d'impôt de solidarité. Il reste de très fortes injustices même après une décision qui pourrait paraître bonne."
"Que les très riches ne s'inquiètent pas, ils ne paieront pas d'avantage", insiste-t-il, car ils sont protégés par le fameux "bouclier fiscal", et ne peuvent être taxés au-delà de 50% de leurs revenus.
En dehors du fait que cette mesure n'a que les apparences d'une action sociale, elle va contribuer à renforcer des discours du genre "ce sont des assistés", "il y en a marre de payer pour ces gens-là", etc... Renforçant ainsi chez les "moyens revenus" le sentiment que le social, décidément, c'est mal et que, quitte à travailler plus pour gagner moins, autant que ce soit eux qui en profitent et pas ces "bons à rien". Et pendant ce temps, le bouclier fiscal continue de protéger les très riches. Qui eux, ne paieront rie... Ou pas plus.
Quant à l'attitude du gouvernment par rapport au travail... Je ne peux que renvoyer à Olivier Bonnet (Plume de presse)... Je cite la quasi intégralité de son article du 29 août dernier tellement il est bon.
Le 22 août dernier, Christine Lagarde, entre méthode Coué, dogmatisme idéologique et foutage de gueule, subtil registre dans lequel elle excelle, avait "embouché la trompette de l'autosatisfaction", comme moque l'Humanité. Le PIB recule, l'inflation, le chômage montent ? La récession menace-t-elle le pays ? Rassurez-vous, pour Madame la marquise Lagarde, tout va très bien ! Objet de son optimisme béat, on vous le donne en mille, les bienfaits de la loi TEPA concernant les heures supplémentaires défiscalisées : "Environ 6 millions de salariés (près de 4 millions de foyers) ont déclaré des heures supplémentaires exonérées, pour un montant total d'environ 1 540 millions d'euros, soit près de 400 euros par foyer", jubile la ministre de l'Économie. Extraordinaire performance que celle de parvenir à donner un chiffre : l'organisme de la Sécu fédérant les URSSAF lui-même, l'ACOSS, dont le rôle est justement de collecter les données dans ce domaine, a expliqué qu'il était impossible de chiffrer le nombre de salariés effectuant des heures sup à partir des seules déclarations des entreprises. Lagarde invente, donc. [...]
Guillaume Duval, rédacteur en chef de l'excellente revue Alternatives Économiques [...]démonte de façon implacable l'absurdité du discours de la droite lorsqu'elle prétend vanter ses heures sup' à "travailler plus pour gagner plus", dans un article qui a pour titre Chômage et heures sup : au royaume d'Ubu.[...] : "En période de croissance relativement rapide et de baisse du chômage, comme c'était le cas en 2007 lorsque Nicolas Sarkozy est devenu président de la République, c'était déjà une politique étrange que d'inciter, avec force argent public, les entreprises à faire faire des heures supplémentaires aux salariés déjà en poste plutôt que d'embaucher des chômeurs ou des jeunes qui sortent de l'école. (...) Mais aujourd'hui, il est tout simplement surréaliste de se féliciter de la poursuite de l'accroissement du nombre de ces heures supplémentaires. Un petit calcul de coin de table illustre l'absurdité d'une telle démarche dans le contexte actuel : un emploi salarié coûtait en 2007 41 000 euros en moyenne en France. Au lieu de dépenser 4 milliards d'euros avec comme résultat de dissuader les entreprises qui le pourraient d'embaucher, l'État pourrait donc, avec la même somme, financer entièrement 100 000 emplois supplémentaires (...). Si les pouvoirs publics doivent aider des gens à « travailler plus pour gagner plus », qui pourrait contester que ce soient d'abord les chômeurs, dont le nombre augmente de nouveau, qui doivent en priorité profiter de cette aide ?"
Que ceux qui veulent des chiffres à tout prix et ne jurent que par eux lisent attentivement cet article... Et déglutissent tout leur saoul. Moi, je vais bosser.