Prison Break ?
En france, il y a beaucoup de prisonniers pour peu de places. Voire, un trop plein de prisonniers pour la capacité carcérale du pays. ce n'est pas près de s'arranger puisque "une note de synthèse de l'Administration pénitentiaire (AP) estime à 80.000 le nombre de détenus dans les prisons françaises à l'horizon 2017" (pour une capacité de 63 000). La situation dans les prisons est de fait déjà très alarmante, comme le montre le site http://prisons.free.fr/
Le fait que le président n'ait accordé aucune grâce cette année n'arrange rien, bien au contraire.
Il semble de fait que les conditions dans lesquels sont enfermés les détenus aujourd'hui soient de plus en plus proches de celles que l'on a pu déplorer dans certains pays non démocratiques (violences croissantes, viols, suicides...) et que, loin de permettre aux délinquants lorsqu'il s'agit par exemple d'un petit dealer ou autre, de "retrouver le droit chemin", cela ne fait que l'enfoncer.
Je cite ici un extrait d'un article de Philippe Auzenet (qui a conçu le site Prisons) :
Le fait que le président n'ait accordé aucune grâce cette année n'arrange rien, bien au contraire.
Il semble de fait que les conditions dans lesquels sont enfermés les détenus aujourd'hui soient de plus en plus proches de celles que l'on a pu déplorer dans certains pays non démocratiques (violences croissantes, viols, suicides...) et que, loin de permettre aux délinquants lorsqu'il s'agit par exemple d'un petit dealer ou autre, de "retrouver le droit chemin", cela ne fait que l'enfoncer.
Je cite ici un extrait d'un article de Philippe Auzenet (qui a conçu le site Prisons) :
La justice se doit de prévenir, avertir, juger, punir, mettre à l?écart les personnes dangereuses. Protéger la société. Provoquer des réparations.
Mais - et c'est à l'heure actuelle l'un de ses gros points faibles - elle doit aussi faire un travail en profondeur pour comprendre et traiter la personnalité, les problèmes de ceux et celles qui ? citoyens à part entière donc respectables ? ont fauté. Beaucoup ont été victimes (dans l?enfance), et par ricochet et mimétisme, ont ensuite fait des victimes. Il est bien de les corriger, mais lorsque cette correction aboutit à 75 % de récidive (pour les courtes et moyennes peines), on est en droit de se poser la question : si la justice rend globalement pire ceux qu?elle corrige, sa mission n'a t-elle pas échoué ? Corriger (voir définition du dictionnaire), c?est « rendre meilleur ».
Il faut (en urgence) deux à trois fois plus de travailleurs sociaux pour s?occuper des détenus et des personnes sous contrôle de la justice en milieu ouvert : ceux-ci, en nombre insuffisant, n?ont que le temps de traiter les dossiers et non de s?occuper réellement des personnes. Il faut des éducateurs qui circulent en permanence à certaines heures, dans les étages des prisons, pour écouter, aider, et travailler à l'équilibre et l?insertion des détenus. Les surveillants n?en ont ni le temps ni - pour la plupart - la vocation, et sont en sous-nom. Il faut un réel désir de changer et rendre meilleur les détenus, alors qu?à l?heure actuelle on se contente souvent de les « parquer » et de les laisser livrés à eux-mêmes. Ils le ressentent confusément, cela empêche leur remise en question et leur amendement.
Dans la pratique, c?est la loi de la promiscuité et du plus fort (le caïd) qui forme les détenus à devenir pires. Ils se rendent pires les uns par les autres, car on ne s?occupe pas réellement profondément d?eux avec dignité et sérieux.
Mais - et c'est à l'heure actuelle l'un de ses gros points faibles - elle doit aussi faire un travail en profondeur pour comprendre et traiter la personnalité, les problèmes de ceux et celles qui ? citoyens à part entière donc respectables ? ont fauté. Beaucoup ont été victimes (dans l?enfance), et par ricochet et mimétisme, ont ensuite fait des victimes. Il est bien de les corriger, mais lorsque cette correction aboutit à 75 % de récidive (pour les courtes et moyennes peines), on est en droit de se poser la question : si la justice rend globalement pire ceux qu?elle corrige, sa mission n'a t-elle pas échoué ? Corriger (voir définition du dictionnaire), c?est « rendre meilleur ».
Il faut (en urgence) deux à trois fois plus de travailleurs sociaux pour s?occuper des détenus et des personnes sous contrôle de la justice en milieu ouvert : ceux-ci, en nombre insuffisant, n?ont que le temps de traiter les dossiers et non de s?occuper réellement des personnes.
Dans la pratique, c?est la loi de la promiscuité et du plus fort (le caïd) qui forme les détenus à devenir pires. Ils se rendent pires les uns par les autres, car on ne s?occupe pas réellement profondément d?eux avec dignité et sérieux.
Le fait que la france ne propose pas ou peu de "peines de substitutions", comme c'est le cas notamment dans certains états des USA et au Canada, n'aide pas... Or ce serait apparemment l'une des meilleures solutions trouvées jusqu'à présent pour éduquer les délinquants et leur permettre de se réinsérer dans la vie "en liberté". Bien au contraire, une sorte de spirale du pire, où violences, humiliations, inhumanité se relaient, ne font que s'assurer que le petit criminel deviendra un grand criminel et ne font qu'éloigner les personnes incarcérées d'une possible réinsertion. En france, nous avons la chance d'avoir abrogé, définitivement, la peine de mort. Mais c'est néanmoins sur les dernières paroles de condamnés que j'aimerai terminer ce blog. Celles de N. Beazley, Exécuté en 2002 à l'âge de 25 ans.
Je n'opposerai aucune résistance physique à ceux qui vont m'entraver. Je ne crierai pas, ne proférerai aucun juron ni aucune vaine menace. Cela dit, comprenez bien que je ne suis pas seulement bouleversé, mais également attristé par ce qui se passe ici ce soir. Je ne suis pas seulement attristé, mais déçu qu'un système censé protéger et faire respecter ce qui est juste et droit puisse ressembler à ce point à la personne que j'étais quand j'ai commis la même regrettable erreur. Si quelqu'un cherchait à éliminer tous les gens ici présents pour leur participation au meurtre qui va se commettre, je lui hurlerais de n'en rien faire. Je lui dirais d'offrir à tous ces gens le cadeau qu'ils ont refusé de me faire, c'est-à-dire de leur accorder une seconde chance. Je suis désolé de me trouver ici. Je suis désolé que vous autres soyez ici. Je suis désolé que John Luttig soit mort. Et je suis désolé qu'il y ait eu en moi quelque chose qui a entraîné tout ce qui s'est passé. Ce soir, nous disons au monde qu'il n'existe pas de seconde chance aux yeux de la justice. Ce soir, nous disons à nos enfants que, dans certains cas, dans certaines circonstances, tuer est une chose juste. Personne ne gagne ce soir. Personne ne peut se dire satisfait. Personne ne peut se proclamer vainqueur.
Je n'opposerai aucune résistance physique à ceux qui vont m'entraver. Je ne crierai pas, ne proférerai aucun juron ni aucune vaine menace. Cela dit, comprenez bien que je ne suis pas seulement bouleversé, mais également attristé par ce qui se passe ici ce soir. Je ne suis pas seulement attristé, mais déçu qu'un système censé protéger et faire respecter ce qui est juste et droit puisse ressembler à ce point à la personne que j'étais quand j'ai commis la même regrettable erreur. Si quelqu'un cherchait à éliminer tous les gens ici présents pour leur participation au meurtre qui va se commettre, je lui hurlerais de n'en rien faire. Je lui dirais d'offrir à tous ces gens le cadeau qu'ils ont refusé de me faire, c'est-à-dire de leur accorder une seconde chance. Je suis désolé de me trouver ici. Je suis désolé que vous autres soyez ici. Je suis désolé que John Luttig soit mort. Et je suis désolé qu'il y ait eu en moi quelque chose qui a entraîné tout ce qui s'est passé. Ce soir, nous disons au monde qu'il n'existe pas de seconde chance aux yeux de la justice. Ce soir, nous disons à nos enfants que, dans certains cas, dans certaines circonstances, tuer est une chose juste. Personne ne gagne ce soir. Personne ne peut se dire satisfait. Personne ne peut se proclamer vainqueur.